RESUME de la PREDICATION du pasteur Gilles GEORGES du 12 septembre 2015
Texte : Jean 4.1-26
Jésus s’est assis au bord du puits de Sychar. J’ai toujours été fasciné par les puits dans la Bible. C’est un lieu de rencontre, présent dans de nombreuses histoires bibliques.
Dans Genèse 25.11, il est fait mention du puits de Lachaï-roï près duquel habitait Isaac après la mort d’Abraham : un lieu qui est source de vie.
Dans Genèse 24, on trouve une autre histoire de puits qui s’achève par un mariage. Le serviteur, envoyé par Abraham en Mésopotamie pour chercher une femme pour son fils Isaac, s’est arrêté à l’extérieur de la ville de Nahor, près d’un puits où il a rencontré Rebecca.
C’est encore une histoire de rencontre que rapporte le chapitre 29 de Genèse, celle de Jacob et de Rachel, près d’un puits, dont la pierre qui fermait l’ouverture a été roulée, pour qu’on puisse faire boire le troupeau conduit par Rachel.
Le puits apparaît ainsi comme un lieu de richesse pour les troupeaux, dans une région où la sécheresse est courante.
Il est aussi un enjeu stratégique dans la guerre ; il peut être bouché pour priver l’adversaire de la source de vie ; on peut y cacher des hommes pour qu’ils échappent à leurs adversaires. 2 Samuel 17.15-21
A ce lieu de rencontre s’oppose la citerne individuelle. Quand le royaume de Juda est envahi par l’Assyrie et qu’Ezéchias, son roi, a dû payer un énorme tribut au roi assyrien, Sanchérib, celui-ci, pour attirer les habitants de Jérusalem, leur promet que « chacun boira de l’eau de sa citerne ». 2 Rois 18.31
Jésus parle à une femme samaritaine. Le contexte culturel assigne à chacun sa place dans le société. C’est à cela que renvoie le discours de Paul à l’Eglise de Corinthe : « Je veux cependant que vous le sachiez : la tête de tout homme, c’est le Christ ; la tête de la femme, c’est l’homme ; et la tête du Christ, c’est Dieu… » 1 Corinthiens 11.3-10. C’est un message conforme à l’enseignement rabbinique sur la place des uns et des autres. Mais, au verset 11, on trouve une chute étonnante, une touche personnelle de Paul, une pensée assez révolutionnaire pour son époque : « Toutefois, dit-il, dans le Seigneur, la femme n’est pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme. En effet, tout comme la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme naît par la femme ; et tout vient de Dieu. »
Ellen White, qui a vécu dans une époque de tensions, où tout était remis en question, dit que Christ a laissé une religion où il n’y a pas de distinction entre les individus. Jésus est venu sur la terre pour tous les êtres humains.
Dans son échange avec la Samaritaine, la discussion s’oriente vers le spirituel : « Es-tu plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits… » Jean 4.12. Femme issue d’Israël, elle connaît les attentes du peuple juif : « Nos pères, déclare-t-elle, ont adoré sur cette montagne ; vous, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jean 4.20
Réponse de Jésus : « Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Jean 4.21-25
Dans leur histoire, les hommes ont toujours mis à part un lieu pour adorer. Toute l’histoire biblique nous interroge sur ce besoin humain de spiritualité.
Jésus dit encore à la Samaritaine : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; celui qui boira de l’eau que, moi, je lui donnerai, celui-là n’aura jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira pour la vie éternelle.3 Jean 4.14
Je ne sais pas si cet été vous avez fait l’expérience de la soif. Celle-ci est liée à notre psychisme. Plus je pense que j’ai soif, plus j’ai soif.
La spiritualité s’entretien grâce à l’eau de la vie qu’offre Jésus.
Le Christ est-il le premier à en parler ? Non. Dans l’Ancien Testament, on trouve de nombreuses références à cette eau de la vie. (Jérémie 2.13, Zacharie, Ezéchiel, Proverbes…)
Boire est quelque chose d’essentiel. La spiritualité est essentielle à l’homme.
De quoi dépend ma vie ? Du travail ? Oui et non. De l’argent ? Oui et non. De la santé ? Oui et non. Ma vie dépend de mon contact avec Dieu. Plus encore, après avoir bu à l’eau de la vie, on devient à son tour une source d’eau.
La samaritaine était dans l’attente du Messie. Et Jésus lui déclare : « C’est moi qui te parle » Jean 4.25,26. C’est une révélation pour cette femme !
On dira peut-être que cette rencontre près d’un puits est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, nous avons des robinets ! Pourtant, elle est actuelle l’histoire de cette femme chrétienne, mère de trois enfants, condamnée à mort, parce qu’elle a osé puiser de l’eau dans un puits, dans un pays musulman. Elle a été accusée d’avoir souillé ce puits. Ceux qui ont voulu la soutenir ont été assassinés. Elle est aujourd’hui emprisonnée, enfermée dans une cellule sans fenêtres. Cette femme, originaire du Maghreb, s’est convertie au christianisme en lisant la Bible. Elle y a puisé la force de lutter. Son cas doit être examiné par la cour suprême du Pakistan ; on espère la révision de son procès.
Beaucoup de gens autour de nous savent si peu sur Jésus. Cette femme avait découvert par la Parole de Dieu qui il est.
La Bible se termine aussi par une histoire de puits : le puits de l’abîme. C’est aussi l’histoire de notre vie. Dieu souhaite que nous soyons de ceux qui s’attachent à Jésus. Ne perdons pas de vue que si Dieu a donné son Fils, ce n’est pas un privilège uniquement pour les chrétiens, mais aussi pour le monde entier. Beaucoup de brebis sont en dehors de la bergerie. Soyons des sources de vie là où nous vivons, pour ces brebis.
Que Dieu nous soit en aide !