RESUME de la PREDICATION du 27 août 2016 par Isabelle MONET
« Rouge le soir espoir, rouge le matin pluie en chemin », ce dicton italien est inspiré de Mathieu16.1-4. Parallèlement en Vendée, le fait de pouvoir apercevoir le pont de l’île de Ré depuis la plage est signe de pluie.
Nous avons l’habitude de voir et d’interpréter de nombreux signes dans notre vie quotidienne : dans la langue courante nous parlons de signe de fatigue, de signe d’ennui, de signe d’intérêt, de signe d’impatience, de signe annonciateur, c’est bon signe, c’est mauvais signe…
Une question se pose : Quel est notre regard de chrétien sur les divers événements de notre société ou sur notre vie personnelle ? Devons-nous les interpréter systématiquement ? Est-ce que certains de ces événements sont des signes donnés par Dieu ? Est-ce un moyen pour nous parler, pour nous révéler un message ?
4 points seront abordés :
1- Les signes sont une signature de Dieu,
2- Des signes discrets et forts
3- Le but des signes
4- Les signes de la fin des temps
1- Il y a de très nombreux de signes dans la Bible. C’est une des façons que Dieu a choisies pour communiquer avec son peuple et révéler sa volonté à ceux qui lui font confiance.
Dans la Bible, le mot qui est traduit par signes est aussi traduit par miracles. Les signes peuvent donc être soit des faits observés qui se produisent, soit des actes miraculeux ou événements surnaturels porteurs de message.
Dans Genèse 1.14, les éléments de la nature – soleil, lune – peuvent être des signes pour marquer le temps. De même l’arc-en-ciel, dans Genèse 9.12-13 est un signe donné aux hommes par Dieu pour montrer l’intention de ne plus les détruire par les déluges. Autre exemple de signe : le sabbat, signe d’appartenance à Dieu. Exode 31.13
Les signes sont aussi des miracles. Dieu a manifesté ses sentiments par des signes surnaturels. Exemple : Quand il fait sortir le peuple d’Israël qui était esclave en Egypte par l’intermédiaire de Moïse, il est clairement écrit dans Deutéronome « signe », « prodige », « bras étendu », « main forte » (reflet de la puissance de Dieu et porteur d’un message). De la même façon, Daniel a déclaré que Dieu se manifeste comme le seul vrai Dieu puissant par des gestes miraculeux. Daniel 6.28
Dans le Nouveau Testament, le ministère de Jésus est marqué par de nombreux signes : des guérisons, il a nourri le peuple avec trois fois rien, il a ressuscité des morts. Ceux-ci sont porteurs d’un message ; Dieu veut le bien de ses créatures, il ne veut pas qu’elles souffrent. C’est un Dieu de relation, qui s’engage auprès des êtres humains, qui n’est pas indifférent à ce que vivent les hommes.
Il conduit l’histoire dans son ensemble et l’histoire de chacun. Il parle à son peuple et il agit, cela montre son engagement et son amour.
Chacun est invité à apprendre à reconnaitre la signature de Dieu dans sa vie, les signes personnels qu’il nous donne. Une question se pose : Pourquoi avons-nous parfois le sentiment de recevoir peu de signes de Dieu. Est-ce de notre part un manque de foi, un aveuglement ou ces signes sont-ils particulièrement discrets ?
2- Des signes, comme l’ouverture de la Mer rouge ou celui de la toison de Gédéon, sont glorieux et manifestes. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, dans 1 Rois 19.11-19 la signature de Dieu fut discrète. Le Seigneur n’était pas dans le vent, n’était pas dans le tremblement de terre, n’était pas dans le feu…
Ce récit fait suite à un moment intense de la confrontation entre Elie et les prophètes du dieu Baal (invocation du feu du ciel sur le taureau). Dieu a fait descendre le feu du ciel sur le taureau d’Elie alors que celui-ci avait été recouvert d‘eau au préalable : Signe éclatant.
Après, Elie a fait tuer tous les prophètes, puis suite à cela il s’est enfui dans le désert. Il a arrêté de s’alimenter et a demandé la mort. C’est à ce moment que Dieu s’est révélé à lui dans le son d’une voix ténue.
Les signes de Dieu sont discrets mais suffisamment forts pour nous remettre en route.
Après cela, Elie a repris la route et a assuré sa succession avec le prophète Elisée.
Par ailleurs, Dieu s’adapte à chacun d’entre nous car il connait le langage de chacun, la personnalité de chacun.
Par exemple, Moïse était berger et Dieu lui a parlé à travers un buisson ardent, moyen d’avoir de l’ombre et de procurer de la nourriture pour le bétail dans le désert.
De même Dieu a parlé à Pierre le pêcheur par l’intermédiaire de la pêche miraculeuse, ou encore il a parlé à Elisabeth enceinte par l’intermédiaire d’une autre femme enceinte, Marie : désir de Dieu de nous parler dans notre contexte de vie dans un langage que nous comprenons personnellement.
Donc forcément, ces signes varient d’une personne à l’autre. On peut donc parler de signes discrets et personnels.
Mais ces signes sont parfois si discrets que nous avons du mal à les déchiffrer ; alors comment faire pour reconnaître la signature de Dieu ? Le passage de Exode 33.18-22 peut nous aider à comprendre.
Nous ne pouvons voir Dieu face à face. Il faut avoir du recul pour voir la trace de Dieu dans notre vie, pour voir comment Dieu conduit chacun de nous. Dans l’Ancien Testament, c’étaient les prophètes qui aidaient le peuple à comprendre les signes. Aujourd’hui Dieu utilise les gens qui sont à nos côtés et le Saint Esprit pour nous aider à discerner ce que Dieu nous dit.
3- Dans l’Ancien Testament, Dieu accomplit ces signes de façon directe et parfois nous avons la nostalgie de ce temps où Dieu agissait de façon éclatante et manifeste. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que notre foi serait plus forte et plus constante si Dieu nous accordait ces mêmes signes forts. Nous pensons que nous aurions moins de doute, que nous prendrions des décisions plus facilement, que notre chemin serait tout tracé. Mais Dieu n’a pas donné tout au long de l’histoire biblique des signes forts, mais seulement lors de moments clés.
Par ailleurs, Dieu n’a jamais donné de signes pour susciter la foi ; son seul but était d’accompagner son peuple et le préparer à rencontrer son fils Jésus. La manière dont Dieu se révèle peut évoluer. Prenons l’exemple de Jean 6.30. Les pharisiens veulent que Jésus accomplisse des signes pour croire. Ils veulent une preuve qu’ils peuvent placer leur foi en lui. Ils prennent comme exemple la manne. Dans l’Ancien Testament, la manne est un signe fort, elle tombait dans le désert chaque jour pour nourrir le peuple. Dans le texte il y a une translation qui est faite entre la manne et un autre pain, le pain de vie, le seul signe, à savoir Jésus.
En effet le Christ est le signe par excellence que nous donne Dieu.
Dans Mathieu 16.1-4, il est question du signe de Jonas. Juste avant, Jésus-Christ a accompli des miracles extraordinaires (guérison des malades, multiplication des pains). Mais les pharisiens veulent un autre signe. Leur demande est polémique, ils veulent un signe de Jésus comme preuve de son identité divine. Ils ne cherchent pas à le connaitre, un miracle de plus ne changerait rien à leur position puisqu’ils avaient déjà pris la décision de ne pas croire. Nul n’est plus aveugle que celui qui refuse de voir. Connaissant leur pensée, Jésus va refuser de leur donner le signe qu’ils demandent et leur dit que le seul signe qu’ils verraient serait le signe de Jonas. Ils veulent un signe du ciel, ils font la différence entre Jésus et le ciel, ils ne reconnaissent pas la divinité de Christ. Ils voudraient avoir des preuves irréfutables qui leur conviennent et qu’ils déterminent pour admettre qu’il agit et parle au nom de Dieu.
Un petit rappel : Jonas est un prophète de l’Ancien Testament. Dieu demande à Jonas d’aller à Ninive pour annoncer la destruction de la ville. L’histoire du livre de Jonas nous relate l’histoire d’un prophète récalcitrant. Jonas n’apprécie pas la mission qui lui est confiée. Contrairement à toute attente, tout le peuple accueille favorablement la parole du prophète. Ainsi, Dieu renonce au châtiment prévu devant la repentance du peuple, ce qui suscite la colère de Jonas. Les Ninivites se sont convertis après une parole de Dieu transmise par Jonas. C’est le seul signe que donne le prophète : Une parole forte annoncée au nom de Dieu. Mais cette parole a une particularité puisqu’elle transforme, incite ceux qui l’écoutent à se tourner vers Dieu. Jonas 3.10
Le signe de Dieu, c’est avant tout le Christ, mais c’est aussi sa parole qui touche et qui transforme.
Dans Mathieu 12 38-42, Jésus avait déjà parlé du signe de Jonas et avait rajouté des détails.
Un parallèle était fait entre les 3 jours de Jonas dans le ventre du poisson et les 3 jours que Jésus-Christ allait lui-même passer dans le tombeau, qui annoncent sa mort, son ensevelissement et sa résurrection.
Les pharisiens veulent un signe, ils n’auront que celui-ci.
Le signe adressé aux hommes par Dieu est celui qui leur parle, c’est Jésus lui-même.
En utilisant ce titre de « fils de l’homme » Jésus voulait indiquer qu’il était pleinement Dieu et pleinement homme. Il était Dieu en nous, parmi nous et qui se révèle à nous et nous transforme.
Par le signe de Jonas, Jésus nous invite à devenir nous-mêmes des signes par nos choix. Jean 13.25
Cet amour que Dieu met en nous, qu’il nous invite à partager, cet amour est déjà un signe. Jésus veut que nous soyons le signe de son amour auprès de notre entourage, un signe qui permettra à d’autres de rencontrer le Christ.
4- Dans Mathieu 24.7, nous lisons qu’il faut être prudent et ne pas spéculer sur les événements.
Nous avons parfois tendance à dire que les catastrophes sont des signes du retour très proche de Jésus. Nous avons tendance à interpréter les événements qui se passent dans notre monde bouleversé et les utiliser pour affirmer que le retour de Jésus est proche. Certes les événements nous indiquent le sens de l’histoire, mais les signes de la fin des temps ne sont pas là pour nous faire spéculer sur la date du retour de Jésus (verset 36). Ces signes ne sont rien d’autre qu’une autre réalité qui nous attend, un monde où il n’y aura plus de souffrance.
Les événements sont des signes que Dieu va venir et qu’il va changer le cours du monde de façon définitive. Les signes nous aident à donner du sens au temps que nous vivons. Les événements qui se déroulent autour de nous doivent activer notre foi, nous aider à persévérer dans la conviction que Jésus revient.
Parler des signes des temps, c’est parler du regard attentif que nous devons porter sur les personnes et les choses qui nous entourent. Quand nous parlons du retour proche de Jésus, si, pour nous, la proximité est une proximité dans le temps, comment expliquer que le Christ ne soit pas encore revenu ? En fait cette proximité est plus un état d’esprit qu’une donnée chronologique.
Que Dieu puisse nous apprendre à déchiffrer les signes personnels qu’il nous accorde et qui sont la signature de sa présence de notre vie et qu’il nous aide à accepter qu’il est lui-même le signe ultime dont nous avons besoin. Qu’il nous aide à être nous-mêmes des signes vivants de son amour en manifestant son amour par nos pensées, nos paroles et nos actions.