RESUME de la PREDICATION du pasteur Karl JOHNSON du 4 mars 2017

 

J’aime la chanson française, et j’ai apprécié en particulier une chanson de Marie Laforêt que des gens de ma génération ont dû connaître qui s’intitule : « Cadeau ».

Mon petit-fils m’a abordé un soir avec un papier sur lequel il avait évalué le montant de tout ce qu’il avait fait au cours de la semaine : pour avoir fait mon lit : 1 euro – pour avoir arrosé les fleurs, tant d’argent – pour avoir fait ceci, tant… Cela s’élevait en tout à 9,85 euros. Je lui ai pris le papier et j’ai noté au verso : pour 9 mois de patience – pour tant d’heures sans sommeil… Le total de mon amour : cadeau. Quand il a eu fini de lire ce que j’avais écrit, il était déçu, puis il s’est retourné vers sa mère pour lui dire : « Maman, je t’aime beaucoup. »

Je me souviens que ma mère, à l’agonie, m’avait dit : « Sois avec moi jusqu’au bout. » C’est ce que j’ai fait en restant auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle s’éteigne. Je lui ai dit alors : « Dormez, maman. A bientôt. Merci. »

Dans ce monde de violence, Dieu ne sait pas compter. Sommes-nous sûrs de savoir qui est Dieu ? Personne ne l’a jamais vu, mais nous projetons sur lui nos idées. Nous vivons sous la dictature des chiffres : On compte la population mondiale, on compte les membres d’Eglise, on compte les annuités pour la retraite, on compte les anniversaires… Même dans l’Eglise, on compte : les anciens se souviennent de ce tableau qu’il fallait remplir à l’Ecole du sabbat : nombres de personnes qui ont étudié la leçon, nombre de personnes présentes, etc.

Un petit garçon de 5-6 ans ne maîtrisait pas encore les chiffres. Son père lui apporte un sac rempli de noix de coco et lui demande de les compter. Il a commencé à le faire, mais comme sa capacité en a matière est limitée, il dit au bout d’un certain temps à son père : Papa, il y a toujours des noix de coco, mais il n’y a plus de chiffres !

Mais les chiffres dans la Bible (les mathématiques de la Bible), c’est l’insaisissable. On le voit dans trois paraboles de Jésus. Dans la 1ère, un berger qui a cent brebis en perd une. Que fait-il ? Il laisse les 99 autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue.

Dans la 2ème, une femme qui a 10 drachmes en perd une. Elle allume une lampe, balaie la maison et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve.

Enfin, dans la 3ème, un père qui avait deux fils en a perdu un qui, après avoir réclamé sa part d’héritage, est parti la dilapider à l’étranger. Dans la misère et le dénuement, il décide de revenir à la maison de son père. Celui-ci l’accueille avec bonheur et organise une fête pour son retour.

Combien d’hommes, de femmes et d’enfants avez-vous sauvés ? Cette question a été posée un jour à Mère Térésa qui a répondu : « Un par un. »

Dieu nous aime tous. Même si chacun ne vaut pas plus de 50 euros, Dieu fera tout pour nous trouver. Il ne compte pas, mais il aime. Il aime les plus fragiles, les cassés. Sa force s’exprime dans la faiblesse.

L’Eglise chrétienne a passé 400 ans pour comprendre la trinité : 1 + 1 + 1 = 3, mais pour Dieu, cela fait 1. Il y a « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous. » Ephésiens 4.6

Nous sommes des êtres en relation avec Dieu : une dimension verticale, celle de l’autorité divine à laquelle nous sommes soumis ; une dimension horizontale, celle qui fait de nous des frères en Jésus-Christ ; une dimension intérieure : Dieu communique avec nous de l’intérieur.

Peu importe le nombre, l’Eglise forme un seul corps. Dieu ne sait pas compter dans son royaume. Les derniers seront les premiers.

Que penserait-on d’une école où les derniers seraient récompensés ? L’entrée dans le royaume ne dépend pas des œuvres. Voir la parabole des ouvriers embauchés aux différentes heures de la journée. C’est paradoxal ! Un enseignement typiquement biblique. Dieu ne sait pas compter, mais il compte sur chacun de nous.

David dans son adolescence a dû faire confiance à Dieu pour affronter Goliath. « Tu marches contre moi avec la puissance des armes, dit-il au géant, mais moi, je marche contre toi au nom de l’Eternel. »

Mais comment expliquer son envie, quand il est devenu roi, d’effectuer un recensement du peuple. Lorsqu’on recense la population de son pays, on calcule ainsi sa force.

« Pourquoi veux-tu faire cela ? », lui demande Joab, le chef de son armée. On apprend alors qu’il y a 100.000 hommes de guerre en Juda et 500.000 en Israël.

Dieu voulait qu’Israël apprenne à compter sur lui-même et non sur sa force en tant que peuple.

L’Eglise elle-même ne l’a pas compris.

Face à la bonté de Dieu, suis-je digne ?