RESUME de la PREDICATION de Jean ARNONE du 27 DECEMBRE 2014
Au moment où vous lirez ces lignes, 2015 sera là. A tous, je souhaite de la part de Dieu le don de la joie, une grâce qui réjouit, une vocation qui engage et qui témoigne du salut dont nous sommes l’objet.
En ce début d’année, nous sommes tout particulièrement invités par l’Esprit à nous souvenir de ce que nous sommes en vérité et à oublier ce que nous ne sommes pas. Cela suppose que nous ayons une pleine conscience de notre identité.
Or nous sommes des exilés, des étrangers sur cette terre ; des « résidents temporaires » dira Pierre dans sa première épître, mais avec la fonction d’ambassadeurs pour le Christ !
Le royaume, que nous représentons et annonçons, est le royaume « dont la justice et le droit sont l’assise du trône de Dieu ». Psaume 97.2
Voilà une réalité dont nous devons tous nous souvenir et la mémoire s’entretient en sorte que par l’Esprit qui nous est donné au nom de Jésus, par notre Dieu, nous ne puissions pas l’oublier.
« La mémoire, le souvenir » est un sujet récurrent dans les Ecritures, l’oubli ne l’est pas moins.
Mémoire et oubli fixent notre regard sur Celui qui est la source de notre espérance : le Christ Jésus ! Une espérance ensemencée et nourrie par le souvenir de la bonté de Dieu à notre égard, Lui « qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous ». (Romains 8.32)
La Bible, en ses deux testaments, entretient, ranime, nourrit notre espérance. Dans nos assemblées, nous chantons ce beau cantique « Redites-moi l’histoire de l’amour de Jésus, elle est toujours nouvelle, répétez-la souvent… ». Oui, cette histoire extraordinaire de l’amour de Dieu demeurera dans l’avenir ce qu’elle a été dans le passé et celui-ci en est le garant.
Cette histoire dont nous devons faire mémoire en sorte que malgré nos difficultés, les coups que la vie peut nous asséner, nos existences demeurent frémissantes d’attentes nouvelles et sûres de leur accomplissement.
Cette histoire dont nous voulons être pénétrés, nous montre bien ou nous rappelle que ce que nous vivons aujourd’hui, ne correspond nullement à ce pourquoi nous nous sentons faits. C’est notre conscience (Dieu) qui nous montre le décalage entre ce que nous sommes et vivons et ce que, au plus profond de nous, nous aspirons à être. Nous sentons bien que nous sommes faits pour la joie, pour l’amour, pour le bonheur.
Nous qui avons été créés à la ressemblance de Dieu, nous trouvons en nous, par Dieu, le souvenir de ce que nous étions et vivions à l’origine. Dieu nous révèle que notre vie était harmonieuse et paisible. Une vie dont la violence, la souffrance et la mort étaient exclues. Or cette vie, par notre faute, nous l’avons laissée disparaître mais elle peut resurgir… si nous nous souvenons et n’oublions rien, sauf le mauvais…
Pour nous, croyants, se souvenir, c’est laisser agir en nous le Saint-Esprit en sorte que, par Lui, fidèles au passé, nous soyons mieux à même de comprendre le présent et de préparer ainsi l’avenir.
Souvenez-vous des disciples d’Emmaüs : il a fallu que Jésus leur donne de se remémorer les Ecritures, l’histoire de leur peuple, de ce qu’elle portait et annonçait Jésus, pour qu’ils puissent, après ce long et patient travail de mémoire, entendre et comprendre ce qui leur était enseigné. Alors seulement, leurs yeux s’ouvrirent et c’est en tant que « nouvelles créatures » qu’ils retournent vers Jérusalem pour témoigner.
Mais aussi et surtout, le christianisme lui-même est fondé sur le devoir de faire mémoire. Dans la célébration de la Sainte Cène, il ne s’agit pas tant de se remémorer un fait ou de fêter un évènement ! Il s’agit, avec l’Eglise réunie, en présence du Christ, en un signe de solidarité et d’unité, d’actualiser, de s’approprier et de vivre au présent cet évènement passé et de le vivre avec, par et en Christ. Paul le déclare : « nous mourrons et ressusciterons avec Christ ». Et le repas auquel nous participons nous tourne vers l’avenir puisqu’il est anticipation du banquet céleste.
Si la mémoire n’a de sens ou d’intérêt que dans la mesure où elle permet, à partir des éléments du passé, la transformation du présent pour préparer, conforter et faire advenir un futur meilleur, nous pouvons comprendre que l’oubli soit le plus parfait ennemi de la mémoire. Ennemi parce qu’il nous coupe de nos racines, gomme le projet de Dieu pour nous, efface le souvenir de son amour, nous empêche de vivre une « réalité meilleure ». Hébreux 7.19
Le psaume 137 nous dit combien il était indispensable, pour les exilés dont il s’agit, de ne rien oublier de leur histoire, qu’il ne servait à rien de se lamenter ou de pleurer mais qu’il leur fallait, au contraire, se souvenir de la bonté de Dieu même en des circonstances qui pouvaient la nier… Alors, « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie et que ma langue reste collée à mon palais… » Si donc l’oubli est à combattre en ce qu’il empêche l’espérance, il peut être néanmoins source de salut lorsqu’il nous place hors de…
Ezéchiel au chapitre 12 de son livre, à partir du verset 3, nous le montre.
Partir en exil, c’est :
- Abandonner, oublier tout ce qui entraîne la confusion et empêche d’avancer,
- S’ouvrir au souffle de l’Esprit, au souffle d’une mémoire nouvelle, celle de la vie en Dieu,
- Oublier ce que nous sommes devenus pour renaître à ce que nous devrions être.
Mais Dieu, dans son amour, nous accepte tels que nous sommes, avec nos doutes, dans notre fragilité, malgré nos égarements, nos craintes et nos peurs. Toute chose qui d’une manière ou d’une autre, nous tourne vers Dieu et nous conduit à le « presser » de ne pas nous oublier et à se souvenir de nous.
Nos prières, bien souvent, ont cette outrecuidance de prétendre tenir en éveil la mémoire de Dieu pour qu’il se souvienne de nous. Et Dieu, parce qu’il y voit un acte de foi, en oublie nos péchés. En Jésus, il nous pardonne et nous justifie. Alors, à son tour, Dieu nous supplie de nous souvenir :
- De Lui, de son amour,
- De Jésus-Christ, notre Rédempteur,
- De ce que les apôtres ont annoncé, de ce que nous avons entendu et saisi par la foi,
- Du jour du repos pour être empêchés de tomber dans l’oubli et le néant,
- De cette promesse : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous viendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel. » Actes 1.11Alors en ce jour-là, Jésus, qui lui-même aura usé de patience envers nous, nous accueillera en prononçant ces mots : Serviteur fidèle, je ne t’ai pas oublié, « Vois, j’ai gravé ton nom sur les paumes de mes mains » (Esaïe 49.16), entre dans la joie de ton Père !
- Que nous soyons dans la mémoire de Dieu, que notre nom soit gravé sur ses mains, c’est le vœu que je forme pour chacun de ses enfants. _____________
- Toutes ces invitations au souvenir sont contenues dans la demande du Seigneur qui nous est faite de faire mémoire de Lui jusqu’au retour du Christ.