RESUME de la PREDICATION du pasteur Karl JOHNSON du 27 octobre 2018
Texte biblique : Exode 20.1-4
Je reviens de Bali où j’ai été invité à une conférence des Unions d’Asie. Bali, c’est une île de quatre millions d’habitants, dont 80 % sont des hindous. Sur cet ensemble, il y en a seulement dix qui se sont convertis à l’Adventisme. J’ai rencontré un de ces hindous convertis, j’ai voulu connaître l’histoire de son passage de l’hindouisme au christianisme : c’est une conversion liée au mariage.
La liberté religieuse est totalement absente dans les pays d’origine des religions considérées comme tolérantes (Hindouisme – Islam). Il y existe des lois interdisant la conversion.
Bali, île des dieux ! J’ai vu des dieux immenses, aussi grands que les gratte-ciels. Dans les maisons, dans les bureaux ou les restaurants, de petites barquettes, des fleurs ou de l’encens sont offerts aux dieux. De petites barquettes avec cigarettes et alcools sont destinées aux esprits maléfiques. J’interroge mon chauffeur de taxi sur ces offrandes, mais ce sont des croyances sur lesquelles on ne pose pas de questions. Ces dieux attirent des touristes, pour le côté esthétique de leur représentation.
L’homme est un être de croyance ; il a besoin de croire en un dieu visible ; il a besoin d’un dieu à son image, ce qui, d’ailleurs, dans le paganisme, n’est pas toujours le cas, puisqu’on y trouve parfois des représentations de la divinité, faites d’un mélange d’humain et d’animal.
A Bali, on coupe l’électricité pendant vingt-quatre heures le jour de l’an. La veille, a lieu un festival de démons. Le jour de l’an, les démons descendent sur la terre, et la lumière les attire. Il faut leur faire croire qu’il n’y a personne. Comment comprendre ce mélange de technologies modernes et de croyances superstitieuses ?
Qu’est-ce que c’est, l’idole ? C’est le dieu que nous fabriquons. La philosophe Simone Veil a montré que l’individu a le choix entre Dieu et l’idolâtrie.
Au chapitre 32 du livre de l’Exode, Israël se trouve au point le plus bas, dans son idolâtrie. C’est un moment particulier de son histoire. La crainte s’empare du peuple à qui Moïse a donné un message très clair : ne pas s’approcher de la montagne (Exode 19.12). Une limite lui a été fixée. Le peuple a besoin d’apprendre la crainte de Dieu. Dans un premier temps, la crainte s’assimile à de la peur. Moïse tarde à descendre, le peuple s’impatiente.
Qu’en est-il de nous qui depuis 2000 ans adorons en esprit et en vérité ?
« Faites-nous un dieu qui marche devant nous. » Exode 32.1.
Il s’agit d’une demande légitime du peuple. Est-ce qu’il marchait, ce dieu ? était-il statique ? était-il à côté ? derrière ? devant ?
Dans Exode 13.21,22, Dieu répond à son peuple : Je marche avec vous.
Aaron, le porte-parole de Moïse, face à cette demande, ne sait peut-être pas trop ce qu’il faut faire. Puis il leur dit : « Enlevez les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes… » Exode 32.2.
Nous sommes un peu sceptiques quand il s’agit de choisir ; mais là, ils apportent tout. Ils avaient agi de la même façon lorsqu’il fallait construire le sanctuaire : la même manifestation de générosité pour le bien et pour le mal.
« Israël, voici ton dieu… » Exode 32.4. Etrange ! Comment la sortie d’Israël d’Egypte peut-elle être attribuée à une idole ? Aaron déclare : « Demain, il y aura une fête pour le Seigneur ! » Exode 32.5. Il change l’emballage, mais le fond demeure. Aaron inaugure ainsi ces baptêmes qu’on trouve dans toute l’histoire religieuse.
Dans l’Eglise où j’ai passé ma jeunesse, on avait organisé pour les jeunes deux fêtes : une religieuse et une autre pour s’amuser. Comme on avait invité un pasteur à prier, à la fin de la deuxième, il a fait remarquer aux organisateurs que ce n’était pas la peine de prier après une fête d’amusements.
Une dame me dit un jour : Ton père ne veut pas célébrer mon mariage. Est-ce que tu ne veux pas faire pour nous une petite prière ? » C’est curieux, cette notion de « petite prière » !
Le lendemain, les Israélites se levèrent très tôt. Tout commence bien : la première partie de la fête est à la gloire de Dieu. Puis ils se livrèrent aux orgies, caractéristiques des célébrations égyptiennes (verset 6). L’Eternel dit à Moïse : « Ton peuple… (versets 7 et 8). Le message est clair : je ne suis pas le dieu qu’on fait marcher. « Fais-nous un dieu qu’on fasse marcher ! » Un dieu familial, national, un bouche-trou, un papa-gâteau… Dieu dit : Non ! Je suis la lumière du peuple, ce n’est pas le peuple, ma lumière. » Dieu s’est désisté.
Chaque fois que Moïse descend de la montagne, le peuple déclare : « Nous obéirons ! »
Mais Dieu dit à Moïse : « Je détruirai ce peuple, mais je ferai de toi une grande nation. » (versets 9 et 10).
Psaumes 106.7-48.
Ce psaume met en relief l’intercession de Moïse : « Sauve-nous en fonction de ta promesse faite à Abraham… » Dieu se repent. Dieu change le mouvement de sa pensée.
Moïse descend de la montagne ; il entend un bruit dans le camp des Israélites. Il jette par terre les tables de la loi, s’empare du veau d’or… Exode 32.15-20.
Il demande à Aaron : « Que t’a fait ce peuple… ? » (verset 21).
Réponse d’Aaron : C’est culturel, c’est biologique.
Cela me rappelle l’histoire du corn-beef qui a été rapportée par un Sécheyllois. En Amérique, disait-il, il y a une machine ; on prend le bœuf, on le met à un endroit dans la machine, on appuie sur un bouton et on obtient du corn-beef. Puis on récupère ce corn-beef, on le place dans un autre endroit de la machine, on appuie sur un bouton, et voilà le bœuf ré-apparaît.
Une histoire édifiante ! L’être humain a besoin d’un dieu à son image.
Il faut pourtant se rendre compte d’une chose : le Dieu que nous servons est juste, mais il doit parfois prendre certaines décisions. Ceux qui ont été détruits à la suite de cet épisode d’idolâtrie d’Israël, ce sont des Egyptiens, sortis d’Egypte avec Israël.
Moïse a intercédé pour obtenir la grâce du peuple, apparaissant ainsi comme l’incarnation de la solidarité du Christ avec l’humanité.
L’histoire de cette idolâtrie est rappelée dans le Nouveau Testament (Actes 7, Hébreux 12.18-24).
C’est facile de parler du Dieu-Ami ; mais il est aussi un Dieu-Feu.
Si le peuple d’Israël est, dans un premier temps, bouleversé par ce qui s’est passé au Sinaï, les Israélites de l’époque du Christ ont pu, quant à eux, le voir.
Nous sommes dans une troisième période où Dieu doit être adoré en esprit et en vérité.
Sommes-nous prêts à le faire ? Dieu est-il en mesure de nous faire saisir sa sainteté, sur la base d’une adoration en esprit et en vérité ?