RESUME de la PREDICATION de Patrick LAGARDE du 27 mai 2017
« Mais moi je vous dis… »
Certaines études démontrent que 80% de notre religiosité dépend de notre culture. Par exemple, nos cantiques datent d’environ 150 ans ; il y a une cinquantaine d’années, toutes les femmes portaient des chapeaux dans les églises.
Notre mode de pensée même dépend de notre culture. Nous sommes en France héritiers d’une culture philosophique grecque et d’une culture juridique romaine. La culture grecque (thèse, antithèse, synthèse) n’est pas la culture biblique et parfois, nous faisns de mauvaises interprétations car nous appliquons des modes de pensée qui ne sont pas ceux de l’auteur biblique. Ainsi, dans notre réflexion vis-à-vis de Dieu, bien que nous pensions prendre la Bible de manière littérale, nous l’interprétons selon notre culture.
L’Eternel alors nous interpelle. Dans Jérémie 7.21-23, il nous dit : « Ainsi parle le SEIGNEUR (YHWH) des armées, le Dieu d’Israël : Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, et mangez-en la viande ! Car je n’ai rien dit à vos pères, je ne leur ai donné aucun ordre, le jour où je les ai fait sortir d’Egypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices. Voici plutôt l’ordre que je leur ai donné : Ecoutez-moi ! Alors je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple. Suivez bien la voie que je vous prescris, afin que vous soyez heureux. »
Après avoir libéré les Hébreux de l’esclavage égyptien, Dieu leur a donné les Dix commandements, qui sont rédigés comme une liste d’interdits. Lorsqu’ils péchaient, afin d’être pardonnés, les Hébreux devaient pratiquer des sacrifices d’animaux. Tout était simple et clair. Cependant, arrivés en terre promise, les Hébreux ont recommencé à adorer d’autres dieux. Alors l’Eternel, au travers du prophète Jérémie, leur a déclaré qu’il ne leur avait jamais donné d’ordres au sujet des sacrifices d’animaux ! Pourtant, la loi de Moïse et le Lévitique en parlent très clairement. Nous sommes donc dans une situation où une chose a été édictée, mais où l’Eternel déclare « Mais moi je vous dis… » (Matthieu 5.39) L’ordre de l’Eternel n’était pas d’effectuer des sacrifices, mais de le suivre. Les pharisiens en étaient arrivés à créer des commandements protecteurs de la loi, afin de s’assurer qu’ils ne violeraient pas les Dix commandements. Au lieu d’adorer Dieu, ils adoraient la loi.
L’homme a toujours eu envie de créer Dieu à son image. Le peuple a créé une image de Dieu qui est le reflet de lui-même : jaloux, colérique, violent, ayant besoin de sacrifices pour être apaisé. Dans Matthieu 5.17, Jésus dit : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. »
Matthieu 5.22 : « Je vous le dis, si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez jamais dans le royaume des cieux. »
Matthieu 5.38-39 : « Vous avez entendu qu’il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas vous opposer au mauvais. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre ». Cela ne signifie pas présenter le visage de la soumission, mais cela signifie que si quelqu’un nous fait du mal, nous ne devons pas présenter le visage de la vengeance ou de la haine.
L’apôtre Paul nous éclaire sur ce point dans 2 Corinthiens 5.19 : « Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. »
Dieu oublie nos fautes, mais nous devons changer. Dieu nous a transmis le ministère de la réconciliation qu’il a porté. Ce ministère n’est pas basé sur le principe d' »œil pour œil, dent pour dent ». Dieu n’est pas un Dieu vengeur, violent, mais un Dieu qui pardonne.
Ce dont il a besoin, c’est que nous suivions ses paroles.
Dans Exode 20.13, Dieu dit : « Tu ne commettras pas de meurtre », « mais moi je vous dis » (Matthieu 5.39), traiter son ami d’imbécile est le tuer.
Quel est donc l’esprit de la loi ? Il n’est pas que physique, mais aussi spirituel.
Traiter son ami d’imbécile, c’est rabaisser une créature de Dieu.
La nature de Dieu est celle d’un Dieu qui aime. La seule chose qu’il nous demande, c’est de l’aimer et d’aimer notre prochain.
Au travers du « mais moi je vous dis », Jésus nous déplace de nos certitudes sur Dieu. Nous ne devons pas regarder l’extérieur, mais l’intérieur. La religion, c’est « mais moi je vous dis ». Quelle relation avons-nous avec Dieu et avec les autres ? Est-ce une relation d’amour ?
Nous pouvons retrouver ce « mais moi je vous dis » dans la prière du Notre Père :
Matthieu 6.7 : « En priant, ne multipliez pas les paroles, comme les non-juifs, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. »
Jésus nous dit que nous faisons des prières qu’il ne nous a jamais demandé !
Matthieu 6.9 : « Notre Père [relation filiale de proximité], qui es dans les cieux [un Père lointain, que nous aurons toujours du mal à comprendre], que ton nom soit reconnu pour sacré [que nous fassions attention lorsque nous parlons de toi et de ta loi]. »
Matthieu 6.10 : « Que ton règne vienne. » Il ne s’agit pas simplement d’attendre. Cela peut signifier que ton règne vienne en nous maintenant ; que tu changes nos habitudes de violence, d’injustice, de mort.
« Que ta volonté advienne sur la terre comme au ciel », c’est-à-dire non pas que les autres fassent ta volonté, mais que moi-même je l’accomplisse.
Suis-je prêt à accepter de faire la volonté de Dieu sur la terre ?
Matthieu 6.11 : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».
Est-ce que je me nourris chaque jour d’une nourriture spirituelle, de la Parole de Dieu ?
Matthieu 6.12 : « Remets nos dettes, comme nous aussi nous l’avons fait pour nos débiteurs ». En d’autres mots, pardonne-nous. Mais est-ce que moi je pardonne ? Est-ce que je porte le ministère de la réconciliation comme Jésus me le demande ? Fais-je le premier pas ?
Matthieu 6.13 : « Ne nous fais pas entrer dans l’épreuve, mais délivre-nous du Mauvais. »
Lorsque nous lisons la Bible, nous devons toujours nous rappeler du contexte dans lequel la parole a été dite, comment elle a été dite, quelles étaient les intentions de l’auteur.
Chaque fois, l’orientation est Jésus, pas l’homme, et surtout pas l’image que l’homme se fait de Dieu.
Nous avons un Dieu qui nous aime, qui nous sauve et qui nous engage dans le ministère de la réconciliation.