RESUME de la PREDICATION de P. LAGARDE et d’I. MONET du 2 avril 2016

 

Patrick Lagarde – Lecture : Esaïe 50.4-5

« Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu ; Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples. Le Seigneur, l’Eternel, m’a ouvert l’oreille, et je n’ai point résisté, je ne me suis point retiré en arrière. »

Aujourd’hui je veux vous parler du silence de Dieu. Qu’est-ce que le silence de Dieu ? Souvent Dieu se retrouve dans l’impossibilité de communiquer avec nous, ses enfants, car nous sommes déconnectés.

  1. Les moyens par lesquels Dieu nous parle

Dieu nous parle de différentes manières : par la Bible, les prophètes, la nature, notre conscience, etc. Dieu a un langage pour chacun d’entre nous, un langage auquel nous sommes sensibles. La Parole de Dieu a différentes caractéristiques :

  • Elle instruit : exemple des disciples avec Jésus
  • Elle convertit celle ou celui qui l’entend : exemple des disciples et de ceux qui ont été touchés par les paroles de Jésus
  • Elle restaure l’homme dans sa dignité : exemple de la femme samaritaine
  • Elle pardonne les péchés : exemple de l’homme paralytique, descendu par le toit « Tes péchés te sont pardonnés »
  • Elle nous met en marche : exemple de l’homme paralytique, descendu par le toit « Lève-toi et marche »

La Parole de Dieu exige une réponse. En nous parlant Dieu recherche un dialogue. Sa Parole est une parole de liberté, elle rend libre, elle est libre. Nous ne pouvons et ne devons pas enfermer la Parole de Dieu dans notre propre compréhension.

  1. Nous sommes sourds

Dieu nous parle-t-il ? Où est-il dans les évènements actuels ? Dieu nous parle-t-il aussi par son silence ? L’écoutons-nous ?

Le texte d’Esaïe nous dit « Il éveille le matin mon oreille ». Alors comment expliquer ce silence de Dieu ?

Prenons l’exemple de Nabuchodonosor. Il a bâti Babylone, a détruit le Temple de Salomon et a emmené le peuple d’Israël en captivité à Babylone.

Il fait un premier rêve que Daniel va lui permettre d’interpréter, le rêve d’une statue à la tête en or et dont les autres parties sont en différents matériaux (Daniel 2). Quand Daniel va lui révéler son rêve, Nabuchodonosor va reconnaitre la grandeur de Dieu mais ne va pas l’écouter. Il crée une statue de lui en or et oblige le peuple à adorer cette statue… Non, il n’a pas écouté.

Schadrac, Méschac et Abed Nego, les compagnons de Daniel, vont refuser de se prosterner et d’adorer la statue. Ils vont être jetés dans la fournaise ardente (Daniel 3) mais en ressortent indemnes. Une fois de plus, Nabuchodonosor va reconnaitre la grandeur de Dieu, mais ne va pas changer son comportement pour autant.

Le roi va avoir un nouveau songe, celui d’un arbre (Daniel 4), songe qui a pour but de le mettre en garde et de l’inviter à reconnaître ses péchés avant que son royaume ne lui soit retiré. Une fois de plus, une fois de trop, il n’écoute pas…. Nabuchodonosor devint fou. Dans la solitude de sa folie, une fois de plus, Dieu lui parle et enfin, il l’écoute.

Daniel 4.34-36 : « Après le temps marqué, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J’ai béni le Très-Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plait avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? En ce temps, la raison me revint ; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent ; je fus rétabli dans mon royaume, et ma puissance ne fit que s’accroître. Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil. »

Dieu lui a parlé par des songes, il lui a aussi parlé dans le silence et par son silence. Nous sommes parfois semblables à Nabuchodonosor, Dieu nous parle, mais nous restons sourds.

 

Isabelle MONET – Lecture : Sophonie 3.14 et  17-20

  « L’Eternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ; il fera de toi sa plus grande joie ; il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d’allégresse. Je rassemblerai ceux qui sont dans la tristesse, loin des fêtes solennelles, ceux qui sont sortis de ton sein ; l’opprobre pèse sur eux. Voici, en ce temps-là, j’agirai contre tous tes oppresseurs ; je délivrerai les boiteux et je recueillerai ceux qui ont été chassés, je ferai d’eux un sujet de louange et de gloire dans tous les pays où ils sont en opprobre. En ce temps-là, je vous ramènerai ; en ce temps-là, je vous rassemblerai ; car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, dit l’Eternel. »

Dieu nous parle par différents moyens

Oui, Dieu nous parle par différents moyens, mais Il nous parle aussi par son silence. Il y a en Dieu une part de silence, des aspects qui nous dépassent.

Esaïe 45.15 : « Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, Sauveur ! »

Parfois Dieu se dérobe à nos regards. Etre caché n’est pas être absent. Dieu est aussi celui qui agit dans le silence.

Exode 33.19-23 : Moïse voulait la confirmation que Dieu était bien avec le peuple. Moïse ne pouvait voir la face de Dieu, elle lui était cachée, mais Dieu était bien présent.

 « L’Eternel répondit : Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel ; je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. L’Eternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. L’Eternel dit : Voici un lieu près de moi ; tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé. Et lorsque je retournerai ma main, tu me verras par derrière, mais ma face ne pourra pas être vue. »

Deutéronome 29.28 : « Les choses cachées sont à l’Eternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. »

Certaines choses nous sont volontairement cachées par Dieu ; nous devons l’accepter, même si cela peut nous déranger. Le silence de Dieu est aussi synonyme de sa présence. C’est lorsque nous avons l’impression que Dieu est le plus loin qu’il est au plus proche de nous. Face à ce silence, nous prenons conscience de notre condition.

Tout comme Elie fuyant la colère de Jézabel et se cachant dans le désert, accablé et découragé, nous avons nous aussi nos traversées du désert, ces moments de doutes enveloppés d’un silence assourdissant. Et c’est là que Dieu vient nous parler, dans un murmure.

1 Rois 19.11-13 : « L’Éternel dit : Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l’Éternel ! Et voici, l’Éternel passa. Et devant l’Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : l’Éternel n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : l’Éternel n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : l’Éternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Élie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles : Que fais-tu ici, Élie ? »

 

Le silence de Dieu est révélateur de son amour, même si cette notion reste pour nous un mystère. Ce silence n’est parfois ni à comprendre, ni à expliquer, mais juste à expérimenter. Nous sommes plus habitués au bruit, mais le silence est aussi nécessaire à notre relation avec Dieu, son silence et aussi notre silence. Un silence synonyme d’amour, un silence qui nous met en marche.

 

Je cherche ton visage, Seigneur, ne me le cache point. Enseigne-moi au plus profond de mon cœur, où et comment je dois te chercher, où et comment je te trouverai. Puisque tu es partout présent, d’où vient que je ne te vois pas ? Tu habites, je le sais, une lumière inaccessible.
Mais où resplendit-elle cette lumière, et comment parvenir jusqu’à elle ? Qui me guidera, qui m’introduira pour que je puisse te voir ? Regarde-moi Seigneur et exauce-moi. Donne-moi la lumière, montre-toi.
Aie pitié de mes efforts pour te trouver car je ne peux rien sans toi.
Tu nous invites à te regarder, aide-moi ; apprends-moi à te chercher car je ne peux le faire si tu ne me l’apprends pas.