RESUME de la PREDICATION du pasteur Karel DENTENEER du 9 décembre 2017

Textes bibliques : Hébreux 11.31 et Jacques 2.25 – 26

En lisant le premier chapitre de Matthieu, on note la présence de quatre femmes, étrangères de surcroit, au sein de la généalogie de Jésus : Ruth, Tamar, Bethsabée la femme d’Urie et Rahab.

A l’inverse, certaines femmes juives, pourtant de renom, n’y apparaissent pas…

On peut sans doute y voir la volonté de Matthieu d’affirmer que le salut est universel, valable pour tous.

Au cours de ce message, nous nous intéresserons à Rahab.

On ne trouve dans la Bible que trois références à Rahab :

  • Josué 2, lors de l’exploration de Jéricho par les espions israélites
  • Hébreux 11
  • Jacques 2

Rahab est sans doute Ammonite. Elle porte le titre de prostituée. Mais elle représente aussi les Cananéens, qui adorent des idoles.

Pourtant, les espions israélites trouvent refuge chez elle sur les murailles de Jéricho (Josué 2.15), ville réputée indestructible.

Ce personnage pose quelques questions et doit nous interpeler.

Le mensonge : un acte de foi ?

Une Rabah bien informée

Rahab sait qu’Israël vient en conquérant. Elle a sans aucun doute entendu parler de la menace que ce peuple représentait pour la région.

Rahab a été jusqu’à trahir son roi pour organiser la fuite des espions israélites. Mais doit-on se contenter de cette vision de trahison ? Il y a sans doute une autre lecture…

En Josué 2.9, elle déclare en effet : « Je le sais, l’Eternel vous a donné ce pays… ». Mais comment le sait-elle ?  Rien ne nous l’indique…

Plus haut, en Josué 1.11, on trouve exactement les mêmes paroles. On a donc bien affaire à une profonde et sincère conviction.

Au verset 12, dans ce même chapitre 1, on a même cette affirmation de la part de Rahab : « Car c’est l’Eternel votre Dieu qui est Dieu… ». Ne peut-on y voir ici une véritable confession de foi ?

Des Cananéens à la mauvaise réputation

On sait qu’ils pratiquaient des sacrifices d’enfants, qu’ils poussaient à la prostitution sacrée, qu’ils avaient une faible considération pour la vie humaine.

A Jéricho, la violence était monnaie courante.

Une confession d’autant plus forte

Dans ces conditions, on peut estimer que la confession de Rahab est d’autant plus courageuse, sans doute mûrement réfléchie…

Elle se positionne alors en totale rupture de ses traditions, de sa culture. Elle prend un risque très important. N’oublions pas qu’elle va jusqu’à mentir à son roi pour sauver les espions israélites. Elle montre son audace et sa foi en les cachant sur son toit.

L’ennemi d’hier est devenu l’espoir de demain.

Des préoccupations exemplaires

Elle a tout d’abord une préoccupation pour sa famille. En Josué 2.13, c’est ce qu’elle met tout en haut de sa liste.

Au verset 12, elle insiste pour avoir la vérité et obtenir des certitudes à ce sujet.

Des actes aussi

Dire c’est bien, mais faire c’est mieux… Rahab tient ses engagements. Elle ne se contente pas de dire, mais fait bien ce qu’elle a annoncé.

Mais que fait-elle ?

En Josué 2.15 – 16, elle aide effectivement les espions à s’enfuir et reçoit en retour des recommandations de leur part (Josué 2.18, 20). Eux aussi tiennent leurs engagements.

Ils lui avaient d’ailleurs fait plus tôt, au verset 14, cette promesse : « Nous agirons envers toi avec bonté et fidélité ».

Dès leur départ, elle n’hésite pas et positionne immédiatement le fil rouge (Josué 2.21), témoignant ainsi de son espoir profond et véritable. C’est un acte de foi. Rappelons que cette démarche est pourtant un risque important pour elle.

Signification de la foi

On peut trouver une définition de la foi en Hébreux 11, au début du chapitre. C’est précisément ce qu’expérimente Rahab.

Souvenir de la sortie d’Egypte

La couleur rouge du fil positionné par Rahab après le départ des espions nous rappelle le sang étalé par les Israélites sur les linteaux des portes de leurs maisons peu avant la sortie d’Egypte, associé à la délivrance de l’esclavage, signe du salut.

La prise de Jéricho

Josué 5 et 6 : Cet épisode témoigne lui aussi de la foi du peuple d’Israël, mais aussi de celle de Rahab. Cette attente montre que malgré tout elle a su rester ferme dans ses convictions, en étant confrontée, entre autres, à sa famille…

Cela peut également nous rappeler cette attente de sept jours que Noé a dû supporter avant que le déluge annoncé n’arrive.

Ces moments d’attente ont dû, pour Rahab aussi, être angoissants…

 

La délivrance

Cette foi dont Rahab a su faire preuve aboutit finalement à la promesse de cette délivrance, à cette liberté tant espérée.

Conclusion

Rahab, une étrangère, appartenant à un peuple idolâtre, qui aurait pu y penser ? C’est incroyable !

Cela confirme une première chose : la logique de Dieu commence là où celle des hommes s’arrête.

Et cela confirme surtout l’essentiel : Personne n’est exclu du plan de Dieu !

Esaïe 1.18 nous le rappelle aussi : « Si vos péchés sont comme le cramoisi [la couleur du fil de Rahab], ils deviendront blancs comme la neige… ».

Le plus important, ce n’est pas que son nom soit dans la généalogie de Jésus, ce qui est déjà extraordinaire, mais que son nom, comme le nôtre, soit inscrit dans celui de la généalogie du ciel !

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