RESUME de la PREDICATION de Patrick LAGARDE du 4 novembre 2017
La fraternité, une devise révolutionnaire
Parabole du bon samaritain : Luc 10.25-37 – Verset retenu : Luc 10.29 : Qui est mon prochain ?
Par des histoires simples, d’actualité parfois, appelées paraboles, Jésus donne un enseignement profond qui va bien au-delà d’une simple morale pour nous amener à une réflexion sur nos propres motivations et notre représentation de Dieu.
La parabole du bon samaritain en est un exemple frappant. Elle est donnée dans le contexte suivant :
Un homme pieux, versé dans les Écritures, l’équivalent d’un pasteur ou d’un prêtre, vient à Jésus avec un questionnement simple, surprenant pour un homme qui est censé enseigner : Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?
Jésus renvoie cet homme à lui-même, à son savoir, à sa culture : Que lis-tu dans la loi ?
La réponse, jugée très bonne par Jésus, est à la fois simple et profonde : Le « que faire » se transforme en « tu aimeras ton Dieu et ton prochain ».
Cet homme a fait un pas considérable, mais il va alors poser la question que nous nous posons tous : Qui est mon prochain ?
Est-ce que nous devons aimer tous les hommes comme nous nous aimons nous-mêmes ?
Jésus va répondre à cette question par une parabole bien connue que je vous invite à relire :
Un homme attaqué par des brigands est à terre à demi-mort.
Des religieux passant par là et le voyant s’éloignent de lui. Crainte du danger encore présent ? Risque d’impureté si l’homme est mort ? Autre chose de plus important à faire ? Est-ce une punition de Dieu ? La parabole ne le dit pas. On constate qu’ils voient et ne font rien.
Un samaritain qui à l’époque était considéré comme pire qu’un infidèle, vient à passer.
Il voit aussi, mais avec son cœur : il est ému de compassion.
Il soigne le blessé, le mets sur sa monture, l’amène à l’auberge, le confie à l’aubergiste, paye pour le rétablissement de l’homme et s’en va.
La parabole s’arrête là.
La morale de l’histoire semble évidente : Nous devons avoir de la considération pour les samaritains modernes : les réfugiés, les SDF, les femmes maltraitées et abandonnées, par exemple.
Les causes sont nombreuses.
Mais Jésus amène son interlocuteur et donc nous-mêmes au-delà de cette morale immédiate par une question : Qui a été le prochain de l’homme blessé ?
La réponse est claire : C’est l’homme qui a agi avec bonté.
La bonté a consisté à servir cet homme blessé en le soignant, à ne pas se servir au passage en donnant bonne conscience à celui qui sert, et à ne pas asservir en réclamant une reconnaissance éternelle à celui qui vient d’être sauvé.
Remarquons au passage que Jésus ne condamne pas les religieux, pas plus qu’il ne loue l’action du samaritain.
Jésus donne à cet homme instruit, et donc à nous-mêmes, cette réponse toute simple : Toi, fais de même.
Lorsque nous avons été en position de vulnérabilité, à notre naissance par exemple, nous avons été entourés de personnes qui ont porté un regard bienveillant sur nous, qui nous ont permis de nous développer, qui nous ont donné des racines et des ailes et qui ne nous ont pas asservis.
Par la liberté qu’elles nous ont donnée, elles nous ont permis de vivre la vraie fraternité, celle qui ne juge pas, mais qui sert sans se servir et sans asservir.
Ne trouvons-nous pas que l’enseignement de Jésus qui nous révèle le caractère de Dieu, sa grâce, et qui nous invite à la fraternité est révolutionnaire ?
Le champ de l’action ouvert devant nous est alors immense.