Résumé de la prédication à trois voix du Ministère auprès des femmes du 17 mars 2018

La dépression et la prière

Lecture biblique : Psaumes 103.11-14

Le début de la dépression

Le prophète Élie est connu pour sa puissante prière faite au Mont Carmel (1 Rois 18.36-39) ; ce prophète héroïque a connu la dépression.

La dépression touche tout le monde, chrétien ou non chrétien. C’est une maladie qui se caractérise par l’isolement, la tristesse, le désespoir et globalement une perte de motivation.

Les différentes étapes de la dépression sont :

1/ Un événement épuisant physiquement et émotionnellement

Dans le cas du prophète Élie, la dépression vient après les événements du Mont Carmel où « il a tout donné ».

Ce sentiment d’épuisement peut être ressenti lorsqu’on s’est beaucoup investi. L’événement épuisant peut également être lié à la maladie, à un choc émotionnel, une rupture, l’échec dans les études, la perte d’un travail. A l’église, ce peut être le sentiment d’avoir tout donné, de s’investir dans beaucoup de ministères.

2/ La fuite

C’est le moment où la personne se cache, elle ne veut pas que l’autre la voie dans cet état.

Dans le cas d’Élie, la fuite a été physique puisqu’il part pour Beer-Shéba. La personne dépressive peut se cacher derrière un large sourire, derrière un agenda surchargé, dans la nourriture ou une nouvelle relation amoureuse… Tout ce qui peut faire oublier que ça ne va pas.

3/ Le point de rupture et la reconnaissance du besoin de Dieu

C’est quand on reconnaît qu’on n’en peut plus, quand l’être dit : « C’est assez », comme Élie dans 1 Rois 19.4.

Élie reconnaît son incapacité à surmonter cette situation ; il réalise et reconnaît qu’il a besoin de Dieu.

Pourquoi ce besoin de Dieu ? Nous sommes des êtres finis, et Dieu en est l’architecte. De ce fait, il sait ce dont nous avons besoin pour aller mieux. Souvent la personne déprimée ou dépressive s’isole, elle a l’impression que Dieu l’a abandonnée.

Au contraire, il est important de savoir que nous avons un Dieu fidèle qui se tient près de nous, qui nous aime et ne nous abandonne pas. Dans Psaumes 46.2, il est écrit : « Dieu est pour nous un refuge et un appui qui ne manque jamais dans la détresse. » C’est notre valeur ajoutée en tant que chrétien.

Il nous est relaté l’exemple de Guido, responsable des archives à l’Eglise de Collonges, qui, à travers une exposition retraçant sa vie et ses nombreuses dépressions, met l’accent sur les mains de toutes ces personnes qui sont venues vers lui. Ces mains, ce sont autant de clins d’œil de Dieu. Aussi, il est important de garder la connexion avec Dieu par la prière et par le contact avec les autres.

La main de Dieu : le repos, le pardon et la guérison

Quand nous nous sentons seul(e) Dieu ne nous abandonne pas, il ne nous juge pas, ne nous fait aucun reproche, même si on a eu recours à des compensations (agenda surchargé, frigo…). Lorsque nous sommes au plus bas, Dieu nous montre qu’il est près de nous.

Dans le récit d’Élie, nous voyons Dieu intervenir à plusieurs reprises.

Par un ange : 1 Rois 19.5 : « Et voici, un ange le toucha et lui dit : lève-toi, mange. »

« Nous pouvons ne pas avoir, au moment où nous prions, de preuve spéciale que le Seigneur se penche sur nous avec compassion et amour ; mais c’est néanmoins le cas. Nous pouvons ne pas sentir son attouchement, mais sa main est sur nous, et cette main nous assure de son amour et de ses tendres compassions. » Le meilleur chemin – page 65 – E.G.White

Dieu est présent. Comment le savoir ? Lorsque nous sommes découragés, il y aura toujours une personne, peut-être un ami, un frère, un membre d’Eglise qui va avoir une petite attention à notre égard.

Pour nous, cette main est de Dieu.

A l’occasion du Global Youth Day, les jeunes en sortant dans les rues de Neuilly seront peut-être « ces mains de Dieu » à travers une fleur, une carte, une prière et autres marques d’amour qui vont faire du bien à ceux qui vont les recevoir.

Nous pouvons lire dans 1 Jean 3.18 : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » Ce sont nos actes qui montrent aux autres que Dieu les aime et est près d’eux.

L’ange va venir par deux fois, touche Élie et lui propose de manger.

La première fois, Elie mange, boit, puis se recouche.

Au verset 7 : L’ange vient une seconde fois, le touche et dit : Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi.

Dieu sait que nous avons besoin de repos, que nous sommes fatigués par une vie trépidante, (les études, le travail, les activités à l’Eglise). Dieu nous invite au repos et à la méditation. Ce temps correspond à un temps de prise de conscience, un temps où on parle avec Dieu. Élie prend du recul, il fait connaître à Dieu le motif de son découragement, sa colère. Verset 10 : « J’ai déployé tout mon zèle pour l’Éternel […] je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie. » Il se sent rejeté, trahi.

Dieu le laisse s’exprimer, il sait qu’Élie en a besoin. Dieu donne du repos à Élie. Ce temps de repos, nous le retrouvons également dans le sabbat. Un temps où nous pouvons vivre le pardon, le pardon de Dieu et pardonner à l’autre. Le pardon nous libère. Ce n’est qu’après que commence le temps de la guérison. Dieu sait que nous avons besoin de temps pour nous reconstruire.

Pendant ce temps de reconstruction, Dieu est là et s’adresse à Élie dans le calme. Verset 12

Le reste de l’histoire

Pourquoi un tel récit figure-t-il dans la Bible ? Peut-on imaginer un homme si plein de foi et de puissance vivre ce moment de doute, de remise en question, de dépression ? Un croyant peut-il vivre pareille expérience ?

Élie, Esaïe, Daniel, même Jésus (Père, pourquoi ?) ont vécu cette expérience de dépression. Pas une dépression longue comme nous pouvons la vivre. Une courte dépression qui a conduit à un abandon total à la volonté de Dieu. Lorsque Jésus accepte la crucifixion, lorsqu’il le verbalise, il sort de la dépression : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »  Matthieu 26.39

Élie sous le genêt (verset 4) attend la mort, mais Dieu a d’autres plans pour lui.

Vivre en tant que chrétien ne veut pas dire que la vie sera calme, paisible, sans embûche.

La différence, c’est Dieu, ce qu’il fait dans ma vie. Comment Il m’aide à traverser les difficultés.

Je peux perdre confiance en moi mais je ne dois pas douter des promesses de Dieu.

Au verset 5, l’ange amène premièrement une collation à Élie (préparation comme après un jeune) puis un second repas plus consistant qui va lui redonner des forces.

Entre les deux repas, il s’est passé du temps : temps de questionnement, de repos, de reconstruction.

Dieu a un plan pour Élie, il lui donne rendez-vous. Pour cela Élie a besoin de force et Dieu pourvoit. Cette nourriture lui permettra de marcher pendant 40 jours et 40 nuits.

Dieu nous équipe dans la difficulté et nous restaure pour une nouvelle mission.

Dieu attend Élie à Horeb, la montagne de Dieu. Dieu le conduit vers lui.

Dans la dépression, on a l’impression qu’on est ballotté malgré nous, mais Dieu conduit. On a l’impression de descendre au plus bas, mais Dieu élève jusqu’à lui.

Horeb – le rocher frappé (Exode 17).

C’est un double paradoxe. Descendre pour connaître Dieu. Dieu souffre avec nous, pour nous.

Dieu veut plus de nous. Il nous connaît, il sait ce que nous traversons, mais nous avons besoin d’écouter Dieu.

Voici ce que doit apprendre tout héraut dans la prière : Entendre Dieu dans le doux murmure. C’est alors que nous sommes le plus faible que Satan attaque le plus fort pour ébranler notre foi, en plongeant notre âme dans le découragement et le doute.

Dieu nous comprend et exerce en plus l’hospitalité envers nous (Hospitalité = comprendre = pendre avec soi, en soi, acte d’hébergement, d’adoption). Alors qu’il est Dieu, Dieu nous prend avec lui, chez lui, en lui.

« Le ciel n’abandonne jamais les siens dans l’adversité. Aucune situation n’est apparemment plus désespérée, et cependant plus triomphante, que celle de l’homme conscient de son néant et pleinement confiant en Dieu. Prophètes et Rois - chapitre 3 – E.G.White

Dans quelle situation êtes-vous aujourd’hui ?

– Élie au Mont Carmel demandant que le feu descende du ciel ? Gloire soit rendue à Dieu. Attention il n’y aura pas toujours ce feu qui descend sur l’autel. Parfois on est face au silence de Dieu.

– Élie qui se sauve ou couché sous le genêt ?

La dépression, c’est une concentration sur soi. Il est important de se décentrer de soi et rejoindre Dieu dans la hauteur. Dieu utilise cette période pour nous encourager. Au moment de la transfiguration, Élie et Moïse descendent encourager Jésus. Élie qui a lui aussi connu cette expérience de la dépression, du sentiment d’abandon.

Dieu est prêt à nous bénir aujourd’hui.