RESUME de la PREDICATION du pasteur Karl JOHNSON du 2 septembre 2017

La Bible et le grand âge

 

Le troisième âge, le quatrième âge, les croulants, les petits vieux…

Dans la Bible, Dieu est beaucoup plus positif avec les personnes âgées ; en Israël, on les appelait les anciens.

Quand on compare la vie à des saisons, on dit « ils sont à l’automne » ou « en hiver ».

Chant de Jean-Claude Darnal : Papa, ô papa :

« Y avait dans le désert qui conduit tout là-bas un homme rude et fort qui marchait à grands pas. Derrière un petit gars lui emboîtait le pas mais n’y arrivait pas.

 Papa, ô papa, attends-moi je ne peux pas, papa, si tu vas à grands pas faire ton pas. Un pas c’est un pas mais ton pas je ne l’ai pas, papa, ô papa, je ne peux pas.

Parfois le bonhomme s’arrêtait pour laisser au gamin le temps d’le rattraper. Sitôt qu’ils étaient à nouveau rassemblés alors il repartait.

 Papa, ô papa, attends-moi, je ne peux pas. Viens là mon p’tit gars, t’en fais pas, prends mon pas. Un pas c’est un pas mais ton pas je ne l’ai pas. Viens là mon gars ne t’en fais pas.

La marche avançait mais le temps défilait ; notre homme vieillissait, le gamin grandissait. Son pas s’allongea et maintenant pas à pas ils s’en allaient là-bas.

 Papa, ô papa, regarde-moi faire mon pas. Papa si tu vas à grands pas j’fais comme toi. Un pas c’est un pas et ton pas c’est mon pas, papa, papa, je fais ton pas.

Y avait dans le désert qui conduit tout là-bas un homme rude et fort qui marchait à grands pas laissant derrière lui un vieillard qui a dit adieu, j’arrête ici.

 Vas, vas, mon p’tit gars d’un bon pas, n’attends pas. Mon pas est trop las, va tout seul vers là-bas. Un jour tu verras un gamin qui suivra ton pas et le rattrapera, un jour tu verras un gamin qui suivra ton pas et le dépassera ! »

On passe, on dépasse, on nous dépasse, on fait du sur place et on trépasse. C’est la philosophie de la vie, c’est incontournable.

La Bible dans son réalisme nous le dit clairement :

– « Comme une vapeur qui paraît un moment, puis disparaît. » Jacques 4.14

– « Comme l’herbe des champs qui fleurit et qui, subitement, n’est plus lorsqu’un vent passe sur elle, même le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus. » Psaume 103.15-16. Vie éphémère, légère, passagère

– « Il y a un temps pour toute chose : Un temps pour naître, un temps pour mourir… » Ecclésiaste 3.1. C’est la seule certitude de la vie : la mort.

La Bible commence cette réflexion sur la vie par un tableau sur la longévité des patriarches :

Métuschélah vécut en tout 969 ans » Genèse 5.27 ; Adam, 930 ans (5.3-5) ; Seth, 912 ans (5.7-8) – Hénoc – il fut enlevé par Dieu – 365 ans (5.23-24) ; Lémec, père de Noé, 777 (5.31) ; Noé, 950 ans (9.29) ; Sem, fils de Noé, 602 ans (11.10-11).

Et la phrase qui revient : « untel engendra untel puis il mourut ».

Ces chapitres, ces généalogies que nous trouvons dans la Genèse nous rappellent que la vieillesse et la mort sont progressives. Mais le salaire de tout ça, c’est la mort.

Combien de temps il a fallu pour que le paradis de l’Eden se détériore, pour qu’apparaissent les microbes ? Une chose est certaine, nous ne trouvons pas dans le livre de la Genèse de maladies.

Le premier malade indiqué c’est Jacob (147 ans) : ses yeux sont appesantis, il ne distingue plus ses fils et la longévité se rétrécit. Des vingt rois qui se succédèrent de David à Sédécias, seul David atteint 70 ans. Salomon n’atteignit que 50 ans.

Psaume 90.10 : « Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans ; et l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car il passe vite, et nous nous envolons. »

On ne meurt pas de vieillesse, dit un médecin. Si les gens mouraient de vieillesse cela signifierait que tous les organes vitaux de leur corps s’usent au même rythme.

  • La vieillesse, temps difficile, « Temps du naufrage » selon Chateaubriand.
  • « Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, ne suis-je blanchi sous les travaux guerriers que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers » selon Don Diègue, dans Le Cid de Corneille. Shakespeare nous parle de la vie comme d’un drame en sept étapes : la première étape l’enfance… La dernière étape le retour à l’enfance : sans dent, sans yeux, sans goût.
  • « Je ne suis qu’un débris oublié. » Psaume 31.13
  • Temps de faiblesse, de rejet, d’abandon – Psaume 71. 9, 18 : « Ne me rejette pas au temps de la vieillesse ; quand mes forces s’en vont, ne m’abandonne pas ! Ne m’abandonne pas, ô Dieu ! Même dans la blanche vieillesse, afin que j’annonce ta force à la génération présente, ta puissance à la génération future ! »

 

– Jacques Brel : « Ils ne parlent plus, ils ne rêvent plus, ils ne bougent plus. Si toutefois ils bougent ils vont du lit à la fenêtre, du lit au fauteuil, et du lit au lit. Et si toutefois ils sortent bras dessus, bras dessous tout habillés de raides c’est pour suivre au soleil l’enterrement d’un plus vieux, l’enterrement d’une plus laide. (…) Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant. (…) Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t’attends qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend. »

– Temps des cheveux blancs – Temps de décrépitude : Ecclésiaste 12.1 et 3-8 : « Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras : Je n’y prends point de plaisir ; … temps où les gardiens de la maison tremblent, où les hommes forts se courbent, où celles qui moulent s’arrêtent parce qu’elles sont diminuées, où ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis, où les deux battants de la porte se ferment sur la rue quand s’abaisse le bruit de la meule, où l’on se lève au chant de l’oiseau, où s’affaiblissent toutes les filles du chant, où l’on redoute ce qui est élevé, où l’on a des terreurs en chemin, où l’amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre n’a plus d’effet, car l’homme s’en va vers sa demeure éternelle, et les pleureurs parcourent les rues ; avant que le cordon d’argent se détache, que le vase d’or se brise, que le seau se rompe sur la source, et que la roue se casse sur la citerne ; avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité. »

De ces textes bibliques, nous retenons les différentes composantes de la vie des personnes âgées : Plan physique (perte d’autonomie, capacité de déplacement, acuité visuelle et auditive) – Plan psychique (dépression, démence parfois, incohérence dans les propos) – Plan social (isolement, solitude) – Plan spirituel.

Mais la Bible nous présente un deuxième tableau plus réjouissant. Nous avons entre nos mains le contrôle de nos vies. C’est ainsi que la Bible nous présente les bénéfices de l’âge :

– Âgé(e)s mais verdoyant(e)s

– « Ils portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour faire connaître que l’Éternel est juste. Il est mon rocher, et il n’y a point en lui d’iniquité. » Psaume 92.15-16

– Âgé(e)s mais majestueux(ses) comme l’aigle : « C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle. » Psaume 103.5

– « Mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; Ils courent, et ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. » Esaïe 40. 31

Nous avons quelques exemples merveilleux :

– Abraham est appelé à rentrer dans le plan de Dieu à un âge très avancé, de même Moïse et Jacob : ils sont « rassasiés de jours ». La Bible dit de Moïse que ses yeux n’étaient pas encore affectés.

– Daniel est gouverneur de Babylone à 90 ans.

– « L’aigle de Patmos », Jean reçoit l’inspiration de l’Apocalypse à presque 100 ans.

Ils portent encore des fruits :

– Sagesse, intelligence, mémoire :

Dans le livre de Job : « Dans les vieillards se trouve la sagesse, et dans une longue vie l’intelligence. »  « Consulte parmi nous un ancien, un vieillard et l’autre plus chargé d‘ans que ne le serait ton père. »

La place des vieux dans la communauté :

Le respect : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs, et tu honoreras la personne du vieillard. Tu craindras ton Dieu, je suis l’Eternel. » Lévitique 19.32

Victor Hugo : « Car le jeune homme est beau mais le vieillard est grand. Le vieillard qui revient vers la source première entre aux jours éternels et sort des jours changeants, et l’on voit de la flamme dans les yeux des jeunes gens, mais dans l’œil du vieillard, on voit de la lumière. »

Je sais quelques noms des personnes qui sont là-haut : Moïse, Enoch, Elie. Dans Apocalypse 5.8, il y a 24 vieillards qui se prosternent devant l’Agneau, tableau plein de promesse.

La vieillesse dans ce deuxième tableau présenté est un âge verdoyant. La métaphore des saisons est importante : le printemps c’est l’enfance, la jeunesse, la vie en plein épanouissement, l’été c’est l’âge adulte, les jours ensoleillés, la vieillesse c’est l’automne dans ce qu’elle a de plus beau, de plus extraordinaire. A l’automne de la vie, le temps est venu de contempler et d’apprécier, l’hiver c’est le temps de la paix, du silence.

L’art de bien vieillir consiste à imiter l’automne et l’hiver de façon à faire du premier une saison belle et féconde, du second une saison paisible et silencieuse pénétrée de chaleur et d’amour.

Nous avons des cas bibliques pour confirmer cela :

Dans Luc 3 au moment où le Christ vient au monde et qu’il va être présenté au temple, on parle de deux vieux : l’un s’appelle Siméon, l’autre Anne. Ils ont tous deux 84 ans.

. Siméon, à un âge qu’on appelle discernement, voit dans cet enfant le salut d’Israël. Il discerne le fils de Dieu annoncé, il voit déjà aussi le drame de la crucifixion. Il a préparé Marie à cette phase.

. Anne, dans le temple, passe son temps à louer Dieu et à prier. Paul dira dans Timothée que les veuves sont appelées à la prière.

Pour vivre une vieillesse heureuse, il faut :

– Se réconcilier avec son passé car la vieillesse est une époque où l’on regarde son passé. Il faut pouvoir regarder ce passé sous le regard de la grâce de Dieu et l’accepter pleinement, ne pas le traîner comme un boulet au point de provoquer l’amertume par rapport à la vie.

– Accepter son existence, ses limites.

– Apprendre à accepter sa solitude.

– Savoir se détacher de ce qui ne sont plus nos problèmes, de ses biens, de sa santé, de ses relations, du pouvoir, de l’égo.

John Mc Arthur :

« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années, on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort. Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille. Il demande comme l’enfant insatiable : et après ? Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie. Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute, aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif. Réceptif à ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini. Si un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard. »