RESUME de la PREDICATION de Jean ARNONE du 12 mai 2018
Paul écrit dans sa lettre aux Thessaloniciens : « Vous servez le Dieu vivant et véritable et attendez des cieux son Fils qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous arrache à la colère qui vient » ou qui est en train de venir. Jésus en fait nous y arrache aujourd’hui même, tant il est vrai qu’il n’y a pas de jugement « pour celui qui croit en lui ».
Plaise à Dieu que nous soyons tous absolument certains que Jésus est vivant et qu’il reviendra bientôt, au terme de la mission qu’il a confiée à l’Église : annoncer le bel Evangile du salut.
C’est de l’ascension du Christ et plus encore de notre impatience à voir se réaliser la promesse du retour de notre Seigneur sur lesquelles nous réfléchirons. Une promesse qui ne saurait cependant masquer ou nous faire oublier cette autre affirmation « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».
Avec Christ, le « Soleil de justice » qui se lève, le feu de la joie et de l’espérance brûle dans le cœur des disciples.
Ils reconnaissent Jésus et partent en mission suivant son ordre. (Luc 24.44-46). Alors les disciples se lèvent et vont… C’est donc pas à pas qu’ils comprendront et réaliseront pleinement en quoi il était avantageux pour eux, comme pour nous en vérité, que Jésus s’en aille (Jean 16.7). Jésus s’en est allé !
Voilà plus de deux mille ans : « Il est entré dans le ciel même, nous dit l’auteur de l’épître aux Hébreux, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu ». Hébreux.9.24
Ces mots « pour nous » pourraient à eux seuls marquer l’avantage à son départ dont parlait Jésus. C’est donc en notre faveur, à notre bénéfice, que par Jésus nous sommes mis en présence de Dieu. Un Dieu dont Jésus sur la croix nous a révélé le vrai visage, celui de l’amour, qui est pardon et recréation.
Christ, devant la face de Dieu pour nous, atteste et rend efficace notre libération à l’égard du jugement. (Romains 8.15-16) Quant à Jean, il dira : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes. »
Si Jésus s’est dérobé aux yeux de ses disciples, lors de son ascension, c’est pour qu’ils puissent faire une expérience que nous avons à faire nous-mêmes. Celle de la présence de Dieu sur le mode de son absence. En effet, aussi vrai que Jésus est monté au ciel « afin de tout remplir » (Ephésiens 4.10), l’Esprit Saint promis par Jésus remplira tous les siens. Mais cette présence de l’Esprit Saint en nous n’est en aucun cas attentatoire à notre liberté, celle-là même rendue possible par le départ de Jésus.
Car, en effet, si l’Esprit Saint inspire nos décisions et nos choix, il ne nous les dicte pas, il ne nous les impose pas, pas plus qu’il ne les prendrait à notre place. L’Esprit Saint n’agit en réalité qu’avec notre consentement.
Jésus est donc parti…
Certes il est bien présent dans nos cœurs par l’Esprit et nous tentons d’en témoigner dans nos vies. Sa grâce, Jésus nous l’offre ; il est notre médiateur, il intercède et prie pour nous. Et si, par ailleurs nous entendons bien la béatitude rappelée par Matthieu 24.46 : « Heureux ceux qui attendent le Seigneur dans la vigilance », force nous est d’avouer que nos instants de bonheur sont trop fugaces. Ainsi, fatigués de ne pouvoir atteindre le bonheur auquel nous aspirons, nous nous tournons vers Dieu : « Jusques à quand, Seigneur ? Quand t’aurons-nous en vis-à-vis, quand verrons-nous ta face ? A quand l’accomplissement de cette promesse : « Oui, je viens bientôt. »
L’espérance doit enfin et maintenant céder à la vue !
Nous sommes en 2018, nous demeurons dans l’attente, mais que c’est long !
Oh bien sûr, nous avons des réponses. En tous cas des tentatives d’explication au retard que nous subissons. On se félicitera de la patience de Dieu qui ne désespère jamais de notre conversion totale à l’amour.
Pierre déclare que : « Dieu fait preuve de patience envers vous ne voulant pas que quelques-uns périssent, mais que tous parviennent à la conversion. » (2 Pierre 3.9)
Il est bien clair que le temps de Dieu est celui de son amour. L’amour est patient. Or Dieu lui-même nous prie. Dieu lui- même attend, il nous attend, comme il attend toutes ses créatures. Mais alors, si tous doivent entendre l’appel et parvenir à la conversion, l’attente sera sans fin, à moins que ne cessent un jour les naissances…
Le doute alors ne risque-t-il-pas de nous gagner ? La passion de l’espérance ne risque-t-elle pas de nous quitter ? Le retour du Christ perdrait-il de sa crédibilité en raison de la patience de Dieu ?
Pierre insistera sur la nécessité de croire malgré tout : « Croyez, oui croyez que la patience du Seigneur est votre salut. » Nous croyons et nous attendons ! On nous citera aussi Pierre qui écrit : « Pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans et mille ans comme un seul jour. »
Dieu n’est pas soumis au temps. Il est hors du temps et notre impatience à voir Jésus-Christ revenir des cieux ne saurait le contraindre en quoi que ce soit. Mais il n’empêche, lorsque Jésus dit : « Je viens bientôt », c’est à nous ses enfants qu’il s’adresse alors que nous sommes soumis au temps.
Bientôt ne nous renvoie pas à l’infini des temps. S’il en avait été ainsi notre espérance ne serait plus une espérance, mais une utopie, un rêve.
La victoire définitive du Christ sur tous ses ennemis, ce n’est pas l’opium du peuple, cela n’a rien à voir avec la ligne d’horizon qui s’éloigne au fur et à mesure que nous croyons nous en approcher.
Non, Jésus revient bientôt, et bientôt c’est bientôt, à vues humaines.
Et précisément parce que le monde voudrait d’une espérance qui ne soit qu’utopie, qu’il se rit de cette vie éternelle à laquelle nous aspirons, et que notre salut n’est pas ailleurs qu’ici-bas, entre nos mains, on devient des dieux.
C’est là une pensée qui imprègne aujourd’hui notre monde. Elle peut être séduisante.
Le nihilisme a bien des défenseurs. Le risque que beaucoup y adhèrent est patent. Et c’est parce que ce risque peut sourire aussi aux enfants de Dieu, que notre Père ne permettra pas que nous le courrions.
Il faut un point final à notre histoire, nous nous en rendons tous bien compte, nous qui sommes abreuvés de tant d’informations affligeantes et qui vivons dans un monde abîmé, détruit et où l’homme ne compte pour rien.
Dieu a déjà son crayon en main et ce point final bientôt sera mis car comme le disait Esaïe, chapitre 49 verset 8 : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. »
Enfin je dirai un dernier mot pour les plus impatients d’entre nous de vivre cette parousie tant espérée.
Que chacun veuille considérer que la vigilance à laquelle nous sommes appelés vise tout particulièrement à ce que nous soyons prêts pour ce temps où la mort nous saisissant, nous verrons alors Dieu à notre réveil.
Le temps d’une vie, c’est bien court…
Sachons le parcourir avec pugnacité, espérance, confiance et avec une foi indéracinable dans les promesses divines qui nous ont été faites et qui seront tenues. Maranatha !