RESUME de la PREDICATION du pasteur Jean-Jacques CHAFOGRACK du 24 décembre 2016
L’histoire d’Abel et Caïn est l’histoire de la première dispute familiale, du premier meurtre.
Quel drame pour Adam et Eve, quel choc terrible ! Eux qui ont connu l’Eden, la perfection, sont en prise avec un problème qui les dépasse complètement.
La Bible nous parle de cette situation en décrivant un cheminement à l’aide de trois verbes :
* Caïn fut très irrité de ce que Dieu n’avait pas agréé son sacrifice.
Genèse 4.5 : Il est question d’une émotion, dimension des sentiments.
Adam a découvert cette dimension de l’être humain car il est dit qu’après le péché, Adam a ressenti plusieurs émotions : la honte de sa nudité, la culpabilité, la peur quand Dieu est venu se promener dans le jardin. Et l’homme doit depuis apprendre à gérer toutes ses émotions positives ou négatives.
* verset 8 : « Cependant Caïn adressa la parole à son frère Abel » : il va communiquer.
Très souvent lorsque nous ressentons une émotion, on a envie de la partager, de la communiquer, de l’exprimer de façon verbale ou non…
* verset 9 : « Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua ».
Nous avons un scénario qui se met en place en trois temps :
1- une émotion : il est irrité, en colère
2- un acte de communication : une expression du sentiment
3- le passage à l’acte : une action où il va tuer son frère
Une émotion qui induit une attitude et qui s’exprime par un comportement.
Comment va réagir Dieu ?
Dieu anticipe le comportement de Caïn, et il cherche à aider Caïn à ne pas en arriver au meurtre.
Comment Dieu s’y prend-il ? Genèse 4.7
Dieu va s’adresser à Caïn avant qu’il ne tue son frère et va lui dire : « le péché se couche à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais toi domine sur lui ».
Dieu invite Caïn à dominer sur le péché, sur la colère, sur cette émotion qui l’envahit et le pousse à un comportement violent vis-à-vis de son frère.
Comment dominer une émotion ?
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Et généralement, on ne décide pas de son humeur « tiens aujourd’hui je serai joyeux ou en colère … ou tiens, aujourd’hui j’ai envie de vivre dans la frustration… ». Les émotions surgissent de nulle part et nous envahissent, et on se laisse imprégner par ces émotions. Il est difficile d’accueillir, de recevoir, voire de gérer les émotions qui sont les nôtres.
Or, les émotions induisent des attitudes qui se traduisent par des comportements.
Dieu invite Caïn à gérer ses émotions à travers une question :
Genèse 4.6 : « Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? »
Dieu invite Caïn à réfléchir : pose-toi une question, analyse la situation, réfléchis. Et Dieu va inviter Caïn à revoir son système de pensée.
La psychologie moderne s’est intéressée aux liens qu’il y a entre la pensée, les émotions et les comportements. Albert Ellis va mettre en place la thérapie comportementale qui vient du stoïcisme, disant que nos émotions découlent de notre système de croyance, nos pensées vont induire des émotions.
Et donc si on arrive à questionner celles-ci et à remettre en cause leur réalisme, on peut influer sur le comportement de l’individu. Ce n’est pas la situation qui a changé, c’est ma compréhension de la situation.
Ce ne sont pas les situations qui induisent des émotions, c’est l’analyse que nous faisons de la situation qui induisent des émotions, c’est l’interprétation que nous faisons des situations qui induisent des émotions. C’est notre manière d’analyser les choses qui va créer en nous les émotions qui vont se traduire par des comportements.
Mon comportement va changer parce que ma pensée a changé.
Mes pensées induisent des émotions qui se traduisent en comportement et très souvent ce ne sont pas les situations qui sont problématiques, c’est notre manière d’analyser et d’interpréter la situation qui va engendrer des émotions qui se traduira en comportements.
« Dans la réalité, qui n’a pas agréé ton sacrifice ? C’est bien moi, Dieu ! Pourtant tu es fâché contre Caïn. Qu’a-t-il à voir avec ton sacrifice non agréé ? Tu aurais dû être fâché contre moi, Dieu, et pourtant c’est Abel qui est l’objet de ta colère. Alors pose-toi la question : N’y a-t-il pas quelque chose qui dure depuis de nombreuses années entre toi et ton frère Abel ? N’y a-t-il pas un sentiment de jalousie ? » Peut-être que Caïn a cru que même Dieu faisait une préférence pour Abel ?
Abel devient l’homme à « abattre », celui qui se tient entre les parents et l’affection que Caïn est en droit de recevoir de ses parents, comme de la part de Dieu.
Caïn a-t-il réfléchi à ce qui le motive ? à ce qui a créé en lui ce sentiment négatif ?
Notre manière d’analyser la situation et nos pensées va déterminer les émotions que nous ressentirons, qui se traduiront par des comportements.
C’est pourquoi, Paul dira dans son épître aux Philippiens 4.4-7 :
« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous.
Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus- Christ ».
Paul dit que toutes ces émotions positives (joie, paix, douceur…) sont liées au fait que Dieu lui-même est disposé à garder nos cœurs et nos pensées. D’ailleurs, il dira plus loin que Dieu renouvelle nos pensées. Très souvent nous sommes prêts à abandonner nos émotions dans les mains de Dieu « transforme-moi » pour que Dieu puisse nous renouveler ; mais quand il s’agit de nos pensées, nous avons le sentiment de maîtrise et on a moins le réflexe de soumettre à Dieu nos pensées et notre intelligence. Je soumets mes pensées à l’action sanctifiante de l’Esprit de Dieu car si nous espérons dominer le mal, un contrôle sur nos émotions ça commence par nos pensées.
« Seigneur délivre moi de ma colère » … Nous devrions plutôt demander au Seigneur de renouveler notre système de croyance, notre manière de réfléchir et de penser.
Verset 8 : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. »
Paul a compris que le point de départ est ce que je pense ; ce n’est pas l’action, ce n’est pas l’émotion.
Ce que je pense va déterminer tout le reste. Alors ma prière pour vous ce matin, c’est celle de Paul : « Puissions-nous remettre nos pensées dans les mains de Dieu pour qu’il puisse renouveler nos pensées, notre manière de voir l’existence, notre manière de comprendre la relation que nous avons avec ceux qui nous entourent, afin que notre vie soit faite d’émotions positives dignes de louange, afin que cette grâce du Seigneur puisse amener à des comportements qui soient bénéfiques pour nous et pour tous ceux qui nous entourent ».